Le Raincy (en latin
Rinciacum) a d'abord été un prieuré appartenant à l'ordre de Saint-Benoît fondé avant le règne de Saint-Louis par une colonie de l'abbaye de Tiron, située dans le diocèse de Chartres.
Jacques Bordier, conseiller du roi, la fit disparaitre au XVIIème siècle pour la remplacer par un magnifique château qui coûta la bagatelle de 4.500.000 livres. L'architecte du château fut Le Vau, tandis que Le Nôtre en dessina les jardins et Le Brun dirigea les peintres. Le château était entouré de fossés secs et flanqué de 5 pavillons. De nombreuses dépendances monumentales complètaient l'ensemble, avec notamment des écuries pouvant accueillir 200 chevaux (les écuries de Versailles en abritaient 600 à titre de comparaison). Le parc de 700 arpents (l'arpent de Paris faisait 34,188 ares, soit environ 239 hectares, donc la surface actuelle de la ville) en faisait un des principaux de la région parisisienne.
Une majestueuse avenue longue de 800 toises (une toise = 194,9 cm, soit donc plus de 1.550 mètres correspondant à l'actuelle avenue Jean Jaurès de Pavillons-sous-Bois depuis la Nationale 3 (avec les pavillons de gardes qui marquaient l'entrée du domaine visibles parmi les photos de Pavillons-sous-Bois) + quelques dizaine de mètres de l'actuelle avenue Thiers au Raincy, plantée à double rangs de peupliers (ces peupliers pourraient avoir été coupés durant la guerre de 1870 en raison du besoin urgent de pieux) conduisait au château en venant de Paris, tandis qu'une autre de 600 toises (+ 1.150 mètres) menait à Livry (probablement avenue de Livry actuelle).
Le château fut ensuite la propriété de la princesse palatine Anne de Gonzague en 1663 avant d'être vendue en 1698 par
ses héritiers à M.Sanguin de Livry qui lui-même le cèda en 1769 au duc d'Orléans. Afin de rendre le château digne de lui,
le duc d'Orléans fit alors disparaitre l'ancienne distribution du parc et le remplaça par un jardin paysagiste, dit
jardin anglais, substituant des allées sinueuses aux allées droites.
La Révolution confisca le château au duc d'Orléans sans oublier de l'envoyer à l'échafaud. M.Sanguin de Livry le racheta
alors et s'y donnèrent des fêtes célèbres où se firent remarquer Mmes Tallien et Récamier et le danseur Trenitz.
L'entrepreneur général des maisons de jeux en France, M.Perrin, le détint un temps avant de le revendre à Ouvrard,
un dignitaire de l'Empire, fournisseur de munitions pour l'armée impériale.
Le château fut racheté par Napoléon en 1811, mais ce dernier n'eut jamais l'occasion de l'habiter.
Faute d'entretien, le château se délabra de façon irréversible et dut être détruit en 1819 après avoir été occupé
par l'armée prussienne. Certains des objets qui l'ornaient se trouvent aujourd'hui au Louvre, dont des bustes en marbre de
Henri II, Charles IX, Henri III et Henri IV.
L'histoire mouvementée du parc le ramena alors au duc d'Orléans, devenu Louis-Philippe I, qui y fit élever diverses
constructions et
fabriques connues sous les dénominations de la Vieille Tour, le Rocher, le Chenil,
la Ferme,
l'Ermitage, le Vieux-Château et les Maisons Russes.
Le superbe parc fut saccagé lors de la révolution de Février 1848. Des décrets du 22 janvier et du 27 mars 1852 en dépossédèrent
définitivement la famille d'Orléans pour le faire entrer dans le domaine de l'Etat.
Le parc fit l'objet de lotissement sous le Second Empire. En 1869, Le Raincy fut érigé en commune par division de la
commune de Livry.
La ville compte aujourd'hui environ 14.700 habitants (2018). Sa superficie est de 224 hectares et son altitude de 83 mètres.
Elle est souvent qualifiée de "Neuilly du 93" et, avant sa suppression, abritait 75% des contributeurs à l'ISF du département pour
seulement 1% de sa population. Son caractère résidentiel et sa végétation abondante rappelent ses origines de parc
dont le plus important fragment se trouve désormais dans l'enceinte du lycée Albert Schweitzer, avec notamment la pièce
d'eau de l'Orangerie.